Hommage à Pierre Soulages, l’ami du Japon


« Rasséréné, il est parti luire aux cieux »
はればれと空に帰って 輝けり

Poème d’Itsuji Yoshikawa (1908-2002), ami japonais de Soulages.

Pierre Soulages par Hiroshi Watanabe, Sète, 2018


Pierre Soulages fut un grand ami du Japon et les Japonais de grands admirateurs de son œuvre.


Dès 1951, les toiles abstraites puis les gravures de l’artiste aveyronnais sont exposées à Tokyo et saluées par la critique et le public. Lors d’un voyage mémorable en 1958, Soulages et son épouse Colette découvrent ce Japon qui les fascine entre jardins de pierre, calligraphie et architecture. Ils se lient d’amitié avec des personnalités de l’art tels Toshimitsu Imai, Mami Môri, Hisao Domoto, Kumi Sugai mais aussi avec les intellectuels Itsuji Yoshikawa et Toru Haga. Une grande rétrospective est consacrée à l’artiste français au musée Seibu en 1984 avant qu’il ne reçoive le Prix Præmium imperiale, le « Nobel nippon de l’Art ».

En 2000, à la demande du Président Jacques Chirac, Pierre Soulages réalise un vase emblématique décerné aux vainqueurs de tournois de sumo. Dans les musées et les galeries de l’archipel, ses Outrenoirs ne cessent d’attirer les amoureux du « noir-lumière ».

Aujourd’hui encore, une exposition « Soulages-Morita » en préparation au musée Hyogo de Kobé témoigne de la permanence d’un lien singulier à l’esthétique du Japon et inversement. Un lien que la décoration de l’Ordre du soleil levant decernée à l’artiste éclaire dans toute sa symbolique lorsque, l’été dernier à Sète, l’ambassadeur Junichi Ihara lui remit les insignes pour sa contribution aux échanges culturels entre nos deux pays.


Cette première Semaine du Japon en Occitanie est dédiée à Pierre Soulages.

Matthieu Séguéla